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Numéro 604
11 février 2008

la musique est ici Un jour ça arrive, quoi qu'on

la musique est ici

 

Un jour ça arrive, quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise.

Malgré les larmes, les promesses au vent, les prières au soleil, ou aux étoiles, malgré tous les marchés qu'on essaie de passer avec l'autre là haut, sur son petit nuage. Malgré les bougies qui brûlent, et les pensées qui tournent. Malgré l'horreur d'un petit garçon de trois ans qui ne reverra plus sa maman, ou celle d'une mère qui vivra plus longtemps que sa fille, malgré toutes les choses qu'on n'a pas pu leur dire, malgré tous les moments qu'on ne partagera pas avec eux. Malgré la peine, les regrets. 

Sur le coup on a l'impression que tout est différent. Que tout a changé. On ne sait plus comment ça va se passer, comment on va faire sans eux.
Et puis on se rend compte que le monde est le même, avec lui, ou sans elle, avec ou sans toi, sans moi, sans eux. Pareil.
La routine revient, et les souvenirs s'estompent.
Un visage qui s'efface, une démarche, une chemise Coca-Cola et un short rouge, l'odeur de ses cigarettes, le nom d'un livre qu'elle nous a conseillé. Leurs voix. Une discussion sur les profs du lycée, une journée à Perpignan, et une photo devant l'église. Les ballades jusqu'au phare après la glace, un labyrinthe, une promenade au parc avec une poussette, un repas sous la tonnelle devant la maison de pierre. La couleur de leurs yeux. Des jeux, des rires, et quelques mots qui restent «é pei lou matin lou loup l'a mangea ». Les tellines avec lui, les bijoux avec elle, juste quelques instants avec les autres. 

Des routes parallèles, qui s'accompagnent un moment, ou qui se croisent seulement. 
Si le temps me fait peur, c'est parce que j'oublie.
Et les seuls moments qui restent sont ceux que je voudrais effacer. Une église, un temple, ou le funérarium de st martin, encore, et encore. Des discours vides, un costume gris dans un écrin blanc. Des boites. Un été trop chaud, où on sait bien au fond qu'il ne nous attendra pas. Une fin d'hiver, des gouttes froides et un ciel gris derrière les vitraux. La neige sous mes pieds la première fois que je suis allée là bas. La fresque sur le mur. Une étreinte avec des gens qui souffrent plus que nous. Un vieux monsieur dans le bus, qui me regarde pleurer en silence. Des suffoquements, un rideau de larmes, un trou dans la terre gelée et un peu de poussière qui s'envole dans la vallée, face au soleil.

Pour, LuiElleElleElleLui, LuiLuiElleElleLuiElle, Lui, Elle et puis les autres. Pour ceux que je connaissais bien, ceux que j'aurai pu mieux connaître, ceux que j'ai seulement croisé.
Parce qu'après c'est juste fini.

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